Le 23 novembre 2021 un groupe de collègues ne revendiquant pas d’appartenance syndicale a obtenu la publication dans le journal « Le Monde » à la suite du suicide d’une magistrate placée de 29 ans qui avait un avait un an d’ancienneté professionnelle.

Communication du syndicat CFDT-Magistrats

Communication du syndicat CFDT-Magistrats

Le 23 novembre 2021 un groupe de collègues ne revendiquant pas d’appartenance syndicale a obtenu la publication dans le journal « Le Monde » à la suite du suicide d’une magistrate placée de 29 ans qui avait un avait un an d’ancienneté professionnelle.
Notre organisation ne peut qu’avoir une pensée pour la famille de cette collègue qui a mis fin à ses jours et déplorer la faiblesse constante des moyens déployés par l’administration pour prendre en charge de telles situations, et surtout les prévenir utilement.

Un « chiffre noir »

Les suicides dans la magistrature c’est en fait un chiffre noir.
Si l’on en croit un article ancien de la journaliste Olivia Dufour paru dans « la Gazette du Palais » du 30 janvier 2018, la Direction des services judiciaires établit des statistiques sur cette question.


Mais elle ne les communique pas.
Pourtant, rendre ces données publiques serait déjà un début de tentative d’objectivation du phénomène ; cela permettrait de mettre en évidence d’éventuelles corrélations ou des facteurs favorisant les passages à l’acte.
En un mot, même si de telles informations ne changeraient rien à la peine des familles ce serait un premier pour élaborer une vraie politique de traitement de la souffrance au travail.

L’administration part de très loin

En dépit de cette « culture du secret » à laquelle on peut espérer que la tribune contribue à mettre un terme, il est possible de mesurer le chemin parcouru en quelques années.
Au cours de l’année 2010 à la suite du suicide d’un vice-président chargé de l’instruction au tribunal de grande instance de Pontoise, l’organisation d’une mesure d’inspection avait été un véritable parcours du combattant pour la famille.


Aujourd’hui l’organisation d’une telle mesure et la communication des résultats à la famille ne fait plus le moindre doute.
C’est bien le minimum que l’on peut attendre de l’état-employeur dans de telles circonstances. On n’en attendrait pas moins d’un employeur privé.

Combien de morts faudra-t-il pour mettre fin à l’inertie ?

Mais la question principale demeure : pourquoi une magistrate en début de carrière et n’ayant pas 30 ans est-elle conduite, en raison de ses conditions de travail, de mettre fin à ses jours ?


Dans quel monde professionnel vivons nous pour connaître une telle situation ?
Et combien de morts faudra-t-il encore pour que l’administration finisse par prendre la mesure de ce que vivent concrètement les agents des services judiciaires dans ce pays ?